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gilets jaunes - Page 5

  • Gilets Jaunes, la Révolution, le Peuple...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un débat sur Cnews entre Eric Zemmour et Michel Onfray sur les révoltes qui secouent le peuple français. Journaliste et polémiste, Eric Zemmour a publié récemment Le suicide français (Albin Michel, 2014) et Destin français (Albin Michel, 2018) ; quant à Michel Onfray, philosophe populaire, tenant d'un socialisme libertaire, il a publié de nombreux ouvrages, dont sa trilogie  Cosmos (Flammarion, 2015), Décadence (Flammarion, 2017) et Sagesse (Flammarion, 2019), et dernièrement Grandeur du petit peuple (Albin Michel, 2020).

     

                                     

     

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  • « No Society » : le constat implacable de Christophe Guilluy...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Grégoire Gambier consacré aux positions défendues par le géographe Christophe Guilluy dans son livre No Society (Flammarion, 2018) et cueilli sur Polémia. Grégoire Gambier est délégué général de l'Institut Iliade.

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    « No Society » : le constat implacable de Christophe Guilluy

    L’édition en format poche de No Society – La fin de la classe moyenne occidentale, enrichie d’un avant-propos consacré au phénomène des Gilets jaunes, est l’une des lectures les plus indispensables du moment. Le géographe Christophe Guilluy y propose une forme de synthèse de ses analyses, bien moins manichéennes que ne le voudraient ses détracteurs. Cet ouvrage constitue sans conteste l’un des livres de chevet de tout responsable « populiste » ayant à cœur d’offrir une perspective politique victorieuse au « Bloc populaire ».

    Partant de la fameuse formule de Margaret Thatcher en octobre 1987, « There is no society », qui entendait ainsi justifier le bien fondé de ses réformes libérales, Christophe Guilluy déroule une analyse que l’on pourrait résumer en quelques points saillants :

    • Ce message libéral donc par essence apolitique, porté par une vision mondialiste devenue idéologie, dont la portée s’est accélérée après la chute du Mur de Berlin et la disparition du bloc soviétique, a été entendu par l’ensemble des classes dominantes occidentales.
    • Sa conséquence immédiate ? La « grande sécession du monde d’en haut »d’avec ses peuples et ses pays originels, qu’avait analysé dès 1995 Christopher Lasch dans La Révolte des élites et la trahison de la démocratie(Champs Flammarion, 2010) et que rappelle très bien le président de TV Libertés Philippe Milliau dans son message du nouvel an 2020.
    • Les conséquences concrètes que nous subissons aujourd’hui, après trente ans de nouvelle « trahison des élites », sont l’abandon du bien commun et l’avènement du chaos de la « société relative » caractéristiques des pays occidentaux – « la réalité d’une société désormais travaillée par des tensions ethno-raciales qui rappellent en tout point celles de la société américaine ».
    • « La rupture du lien, y compris conflictuel, entre le haut et le bas, nous a fait basculer dans l’a-société. No more society.» Le sacrifice volontaire, sur l’autel de la mondialisation, des classes moyennes autrefois matrices des sociétés occidentales, a débouché sur la prolétarisation, l’atomisation et finalement la désespérance du « bloc central » constitué du peuple au travail – l’échec du mouvement des Gilets jaunes ne pouvant qu’accentuer cette désespérance sociale, avec des risques évidents pour le maintien de toute « paix civile ».

    Dès lors, comment « refaire société » – c’est-à-dire en réalité refaire un peuple, avec un territoire, des coutumes et des lois qu’il aurait en propre ? C’est à cette réhabilitation du politique qu’appelle Guilluy, avec la pertinence qu’impose la tournure des événements, légitimant en grande partie ses analyses antérieures (notamment dans La France périphérique en 2014 et Le crépuscule de la France d'en haut en 2016), malgré les limites de quelques-unes de ses références par trop crypto-chevènementistes.

    Phénoménologie de la « société ouverte »

    La partie principale de l’ouvrage de Christophe Guilluy est relative au constat de la société produite par l’avènement de l’idéologie multiculturaliste et « diversitaire » (cf. Mathieu-Bock Côté, Le multiculturalisme comme religion politique, Les éditions du Cerf, 2016). Idéologiquement progressiste, multiculturelle et techno-marchande, la « France d’en haut » a promu cette forme de post-démocratie (car réalisée sans le consentement du peuple souverain, et en lui retirant l’essentiel de ses prérogatives politiques, avant de le faire disparaître économiquement puis socialement), avec d’autant plus d’entrain qu’elle a su se préserver des externalités négatives d’un tel « modèle » (ghettos ethniques, effondrement du système éducatif, chômage structurel et massif, explosion de la criminalité de rue, etc.). Et ce, en utilisant cyniquement le lumpenprolétariat immigré à son profit :

    • pour répondre à ses besoins de services dans les métropoles constituant ses lieux de vie privilégiés (ménage, cuisine, garde d’enfants, transports, traitement et recyclage des déchets, etc.) ;
    • mais aussi pour contenir voire délégitimer les revendications salariales ou simplement sociales de l’ancienne « working class » autochtone, accusée au moindre prétexte de racisme, pour ne pas dire de bêtise crasse (les « déplorables » dénoncés par Hillary Clinton en visant les électeurs de son opposant républicain en 2016) – technique permettant « le verrouillage du débat public » afin d’écraser dans l’œuf toute velléité de révolte.

    Ce que décrit Guilluy, c’est « le repli d’une bourgeoisie asociale » : « En réalité, la société ouverte et mondialisée est bien celle du repli du monde d’en haut sur ses bastions, ses emplois, ses richesses. Abritée dans ses citadelles, la bourgeoisie ‘progressiste’ du XXIe siècle a mis le peuple à distance et n’entend plus prendre en charge ses besoins. L’objectif est désormais de jouir des bienfaits de la mondialisation sans contraintes nationales, sociales, fiscales, culturelles…. Et peut-être, demain, biologiques » [en pariant sur la révolution de l’intelligence artificielle et le transhumanisme].

    Une nouvelle lutte des classes ?

    A l’impasse que constitue cette « a-société » par nature centrifuge, quand elle n’est pas sécessionniste, répond le besoin de « commun » d’un peuple certes relégué aux marges géographiques, culturelles et économiques de la société, mais toujours majoritaire : la « France périphérique » représenterait 60 % de la population, constituant « un socle populaire irrépressible ». Mieux, toujours selon Christophe Guilluy, cette population majoritaire se penserait encore, malgré sa prolétarisation accélérée, comme « référent culturel » d’une France qui ne voudrait pas mourir, car disposant d’un socle de valeurs cohérent et fédérateur :

    • La nécessité de préserver le cadre national « qui conditionne la défense du bien commun » et qui comprend celle des services publics ;
    • L’attachement à « la réalité d’un monde populaire sédentaire beaucoup plus durable » que le « mythe de l’hyper-mobilité » ;
    • « La préservation d’un capital culturel protecteur [face] à la construction d’un monde de l’indistinction culturelle » ;
    • Et finalement, mais de façon très concrète et palpable, le refus instinctif de l’invasion migratoire, qui déstabilise la société populaire et en modifie les contours ethniques comme les attaches culturelles.

    Même s’il s’en défend, Guilluy voit ainsi se dessiner une nouvelle lutte des classes entre les « gagnants » et les « perdants » de la mondialisation, les premiers constituant « une bourgeoisie dont le seul objectif est de maintenir sa position de classe » et les seconds regroupant ceux « qui adhèrent de moins en moins à la doxa de la société ouverte » – mais qui bénéficieraient aujourd’hui d’un mouvement de balancier favorable.

    L’analyse est d’autant plus convaincante qu’elle rejoint les dichotomies mises à jour aussi bien par David Goodhart entre « Anywhere » et « Somewhere » (The Road to Somewhere : The Populiste Revolt and the Future of Politics, 2018), par Michel Geoffroy entre « super-classe mondiale » et « peuples » (La super-classe mondiale contre les peuples, Via Romana 2018), par Jérôme Sainte-Marie entre « bloc élitaire » et « bloc populaire » (Bloc contre bloc : La dynamique du Macronisme, Les éditions du Cerf 2019), ou encore très récemment par Michel Onfray entre « ceux qui exercent le pouvoir » et « ceux sur lesquels s’exerce le pouvoir » (La Grandeur du petit peuple, Albin Michel 2020).

    Eviter le spectre de la « guerre civile »

    Pour Guilluy, « les classes dominantes ont créé les conditions de leur impuissance à réguler, à protéger (…) par une dépendance accrue au système bancaire et aux normes supranationales du modèle mondialisé ». Mais ce faisant, elles se sont engagées dans une « fuite en avant économique » qui les condamne à terme. « La réalité est qu’aujourd’hui la classe dominante cherche moins à préserver la société qu’à gagner du temps (y compris en refusant ou en freinant l’application des résultats des urnes – du référendum européen de 2005 aux élections italiennes de 2018 en passant par le Brexit). » Or le vent tourne : « Croire que le mouvement des Gilets jaunes ou celui des brexiters n’est qu’un phénomène conjoncturel est une absurdité. C’est au contraire le produit d’une recomposition sociale de temps long, qui fait émerger une nouvelle polarisation politique », qui dépasse évidemment le vieux clivage institutionnel droite-gauche. Et ce, au moment même où « la posture morale du monde d’en haut a vécu » : « Le monde politique, académique ou médiatique ânonne les versets de la doxa dominante mais n’a plus qu’une influence culturelle marginale sur le monde d’en bas. »

    En annonçant « la fin du magistère des prétentieux », qui contraindra ces derniers à rejoindre le monde réel ou à disparaître, Christophe Guilluy se montre à la fois optimiste et volontariste. Pour conjurer l’accentuation des fractures sociales, voire un risque de « guerre civile » largement mis en scène et instrumentalisé par le pouvoir, il mise en effet sur la réconciliation de la France d’en haut avec le « môle populaire », en prenant acte de la concomitance de deux « victoires »:

    • Victoire technique, liée à l’essoufflement du modèle économique et sociétal actuel : « L’heure est au développement durable, à la relocalisation des activités, à la baisse de la mobilité, ni par idéologie ni par passéisme, mais simplement parce que les contraintes économiques, écologiques et sociales nous l’imposent » ;
    • Victoire idéologique : confrontés de surcroît à la perte de leur hégémonie politique et culturelle, les « Anywhere » doivent « reprendre le chemin de l’Histoire », celui d’une réintégration démocratique par réconciliation avec les « Somewhere » – « Aidons-les à réintégrer la communauté nationale ! » plaide ainsi Guilluy.

    Tout « populisme » a besoin d’une élite

    Pour atteindre cet objectif, Guilluy ne mise pas seulement sur la bonne volonté du « bloc élitaire ». Il a bien conscience qu’il faut que le « bloc populaire » dispose de sa propre élite, apte à engager un rapport de force qui lui serait favorable : « Aucun processus [révolutionnaire] ne peut émerger sans l’engagement d’une fraction des élites ou de la bourgeoisie en faveur des plus modestes, et donc une volonté de préserver le bien commun ». Dit autrement : « Pas de mouvement de masse, pas de révolution sans alliance de classes ! »

    Cette élite doit notamment garantir la réintégration du « bloc populaire » dans les circuits économiques : « On ne peut prétendre au respect et encore moins à un statut de référent culturel ni à aucun pouvoir politique sans intégration économique ». Ce que les auteurs de la postface au « manuel de guérilla culturelle » publié récemment à La Nouvelle Librairie par François Bousquet (Courage !, 2019), affirment également sans ambiguïté : « L’économie, la bonne économie qui réalise et qui crée, est au fondement, aussi, au même titre que la génétique et la culture, de notre identité européenne. […] Rêvons à un réinvestissement de l’économie par nos forces vives. […] Nous devons lever des armées de chefs d’entreprise soudés et enracinés. »

    Le récent Dictionnaire des populismes (éditions du Cerf, 2019) réalisé sous la direction de Frédéric Rouvillois, Olivier Dard et Christophe Boutin, ne fait pas l’impasse sur ce sujet. Dans un article consacré à l’élitisme, Alexandre Avril s’oppose à l’opposition entre celui-ci et le populisme : « Cette vision simpliste et antagoniste des choses n’est pas celle de la théorie politique classique, qui voit plutôt dans la dualité organique du peuple et de l’élite une division fonctionnelle et non pas concurrentielle ». Et de préciser que « le populisme peut être entendu non comme une simple critique anti-élitiste mais au contraire, comme l’aspiration à restaurer les principes et la fonction classiques de l’élite : celle de former le petit nombre des plus vertueux, qui sont aussi les plus aptes à gouverner et à conduire le peuple dont ils sont indissociables ».

    « Même le populisme a besoin d’un élite », rappelle aussi Pascal Gauchon dans le dernier numéro de la revue Conflits (n°25, janvier-février 2020, « Les yoyos du populisme », p. 70-71) : « Le vrai problème des populistes est leur rapport aux élites. En se contentant de les dénoncer, ils mobilisent, mais se privent de leurs réseaux et de leur savoir-faire ». Car si la preuve a été faite que les populistes peuvent accéder au pouvoir, au moins dans le cadre de coalitions s’agissant du continent européen, « peuvent-ils y rester et agir ? »

    C’est sans doute l’enjeu principal des mois et années à venir. Et ce n’est pas le moindre des intérêts de No Society que de ne pas faire l’impasse sur un sujet aussi essentiel. Car de la capacité du « bloc populaire » à se doter d’une élite, politique, intellectuelle et économique, dépend directement ses perspectives de pouvoir.

    Grégoire Gambier (Polémia, 14 janvier 2020)

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  • Le modèle Macron, le peuple n’en veut pas !...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque la fronde autour de la réforme des retraites. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017) et Contre le libéralisme (Rocher, 2019).

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    Alain de Benoist : « Grève contre la réforme des retraites ? Le modèle Macron, le peuple n’en veut pas ! »

    En matière de retraites, Emmanuel Macron veut nous vendre un « régime universel » qui soulève une vive opposition, mais auquel on ne comprend pas grand-chose. Entre le « bonus » et le « malus », l’« âge pivot » et la « clause du grand-père », de quoi s’agit-il exactement ?

    Le dossier des retraites est en effet compliqué. Essayons donc d’aller à l’essentiel. Comme vous le savez, il faut déjà distinguer deux grandes catégories : le système par capitalisation, qui est d’essence individualiste (chacun pour soi), et l’actuel système par répartition, qui repose sur le principe de la solidarité des générations. Pour justifier la nécessité de réformer ce dernier, on invoque l’allongement de l’espérance de vie et la diminution régulière du nombre des actifs par rapport à celui des retraités. Concernant l’augmentation de l’espérance de vie, on oublie trois choses : d’abord que si la durée de vie augmente, la durée de vie en bonne santé n’augmente pas forcément au même rythme ; ensuite que, par définition, la durée de vie actuelle ne nous dit rien de ce que sera la durée de vie de la prochaine génération ; enfin que l’espérance de vie n’est pas la même pour tout le monde, puisqu’elle varie selon le sexe (les femmes vivent plus longtemps que les hommes, mais personne n’envisage de leur demander de travailler plus longtemps) et selon la classe sociale (l’espérance de vie d’un ouvrier est inférieure de six ans à celle d’un cadre). Quant à la diminution du nombre des actifs, on ne doit pas oublier non plus que la productivité d’un actif est aujourd’hui très supérieure à ce qu’elle était dans le passé, puisque l’on produit toujours plus de biens et de services avec toujours moins d’hommes.

    Le régime « universel » de Macron ? Dès qu’on parle de rendre quelque chose « universel », il faut se méfier. Vouloir supprimer tous les régimes spéciaux est, par exemple, parfaitement stupide et, d’ailleurs, sans doute impossible à réaliser. Il y a des régimes spéciaux qui n’ont pas (ou plus) de raisons d’être, et il faut les supprimer, mais il n’y a aucune raison de toucher à ceux qui sont parfaitement justifiés.

    Pour faire baisser la part des retraites dans le PIB (aujourd’hui 13,8 %, mais la Commission européenne voudrait la ramener à moins de 12 %) et éviter le déficit qui s’annonce (qui est, en réalité, surtout dû à la non-compensation des exonérations de cotisations sociales par l’État et à la baisse de la masse salariale de la fonction publique), le gouvernement a choisi d’imposer le modèle de la retraite à points, que réclamaient en chœur le patronat et la Commission européenne, sans oublier Laurent Berger et Thomas Piketty. C’est le pire qui existe. Dans ce système, ce n’est plus le salaire de référence mais le nombre de points accumulés qui sert de base pour chiffrer la pension. Au lieu de travailler durant un certain nombre d’années pour obtenir une retraite complète, on cotise pour acheter un certain nombre de points, la valeur de service du point n’étant connue qu’au moment du départ en retraite. Par ailleurs, toute la carrière est prise en compte dans le calcul des retraites, et non plus seulement les quinze dernières années d’activité, ce qui pénalise les carrières morcelées, notamment celles des femmes.

    On assure que la valeur du point ne baissera pas, mais cette promesse n’a aucun sens dans la mesure même où cette valeur dépend de l’évolution de la conjoncture, laquelle est largement imprévisible. En cas de crise financière généralisée, la valeur du point diminuera automatiquement. Dans les faits, tous les pays qui ont adopté le système à points ont vu la situation des retraités se dégrader. En Suède, pays cité en exemple par Macron, le montant des retraites représente, aujourd’hui, 53,4 % du salaire de fin de carrière, contre 60 % il y a encore vingt ans, et le taux de pauvreté des plus de 65 ans a atteint, en 2018, 15,8 % (contre 7,3 % pour les Français). Ce taux de pauvreté des seniors atteint 18,7 % en Allemagne, et même 21,6 % au Royaume-Uni ! En France, l’adoption de ce système devrait entraîner, pour pratiquement toutes les catégories de population, à quelques rares exceptions près, une baisse moyenne de 20 % des pensions par rapport aux salaires des actifs, ce qui incitera bien entendu à travailler toujours plus longtemps (pour acquérir un plus grand nombre de points) ou à se tourner vers la capitalisation.

    Tel est, d’ailleurs, sans doute, l’objectif réel de la réforme : inciter les salariés à jouer leur retraite en Bourse et vendre le marché des retraités aux compagnies d’assurance, aux fonds de pension et aux marchés financiers. Le 10 mars 2016, parlant devant un parterre d’organisations patronales, François Fillon avait vendu la mèche : « Le système de retraite par points, en réalité, ça permet une chose qu’aucun homme politique n’avoue : ça permet de baisser chaque année la valeur des points et donc de diminuer le niveau des pensions. »

    Hostile au système de la retraite à points, vous soutenez donc la grève ?

    Je la soutiens à fond, bien entendu. Non seulement je la soutiens, mais j’aimerais la voir déboucher sur une grève générale ! Mais, je dois l’avouer, ce qui me choque le plus, c’est l’attitude de ces petits-bourgeois droitards qui ne manquent pas une occasion d’entonner la ritournelle des méchants grévistes qui « prennent les usagers en otages » et veulent « ruiner le pays ». Ce sont les mêmes qui condamnaient aussi les gilets jaunes. Ces gens-là, qui s’imaginent que les travailleurs en grève se privent de deux mois de salaire pour le simple plaisir d’embêter le monde, n’ont toujours pas compris que la cause majeure de nos problèmes vient de ce que nous vivons dans un monde capitaliste, dans un système de marché et dans une société d’individus. Ils ont voté Fillon, qui voulait privatiser la Sécurité sociale (ou instaurer un système de santé à deux vitesses dont profiteraient les assureurs privés), ils voteront demain Macron parce qu’à la justice sociale, ils préféreront toujours le désordre établi. S’ils le pouvaient, ils supprimeraient le droit de grève et tout le modèle social français. Ce qu’ils veulent surtout éviter, ce sont les barricades et les violences de rue. S’il y a une révolution, j’espère qu’elle les emportera.

    Après des mois de contestation des gilets jaunes, Macron doit maintenant faire face à des syndicats d’autant plus revendicatifs qu’ils sont poussés par leur base. Qu’est-ce que cela nous dit de l’état actuel du pays ?

    Cela dit tout. Une grève de cinquante jours : du jamais-vu. Des gilets jaunes qui en sont à leur 62e semaine de revendications : du jamais-vu également. Les avocats jettent leur robe publiquement, les chefs de service hospitaliers démissionnent par centaines, les paysans se suicident, les policiers aussi, les pompiers sont dans la rue, tout comme les infirmières et les enseignants. Y a-t-il, aujourd’hui, une seule catégorie sociale qui ne bouillonne pas de fureur ou de désespoir ? Ce n’est pas un hasard si la majorité des Français soutient les grévistes, tout comme elle a soutenu (et continue de soutenir) les gilets jaunes, en dépit des gênes occasionnées par le mouvement. Sauf chez les actionnaires du CAC 40, premiers bénéficiaires de la financiarisation de l’économie (qui se sont vu verser, pour 2019, le montant record de 49,2 milliards d’euros de dividendes), le pouvoir d’achat stagne et la précarité s’étend partout. La part du travail dans la valeur ajoutée est passée, en Europe, de 68 %, en 1980, à 60 %, aujourd’hui. Emmanuel Macron, qui a été placé au poste qu’il occupe pour adapter la France aux exigences du capitalisme mondialisé et d’un libéralisme qui entend laminer les protections sociales et les services publics au nom de la concurrence mondiale et de l’ouverture des frontières, a tout fait pour dresser contre lui un corps social aujourd’hui en voie de « giletjaunisation ». Le choix du système de retraite dépend, en fait, du modèle social que l’on souhaite. Le modèle Macron, le peuple n’en veut pas.

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  • Gilets jaunes, plus d’un an après...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site Huyghe.fr et consacré au mouvement des Gilets jaunes plus d'un après sa naissance. Spécialiste de la stratégie et de la guerre de l'information, François-Bernard Huyghe enseigne à la Sorbonne et est l'auteur de nombreux essais sur le sujet, dont, récemment, La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015), Fake news - La grande peur (VA Press, 2018), Dans la tête des Gilets jaunes (VA Press, 2019) avec Xavier Desmaison et Damien Liccia, et dernièrement L'art de la guerre idéologique (Cerf, 2019).

     

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    Gilets jaunes, plus d’un an après

    Qui a-t-il eu de plus paradoxal dans le mouvement des Gilets jaunes ? Qu’il soit né il y a plus d’un an de façon spontanée (une dame met une pétition en ligne, une seconde se plaint de la fiscalité en vidéo, un camionneur pose un gilet sur son pare-brise, et voila le pays en émoi) ? Que des gens, qui, souvent, n’avaient jamais manifesté de leur vie continuent à se mobiliser pour soixante samedi ou plus ? Ou que plus d’un an après le premier acte, il soit tout aussi difficile d’en prédire les développements ?

    Peu de gens parieraient sur le renouveau du mouvement, beaucoup sur son usure (même s’il y a encore des manifestations en janvier 2020).
    D’autres facteurs peuvent changer la donne. L’un est le hasard de la violence : il y a déjà eu des morts accidentelles, des yeux crevés côté Gilets jaunes, des scènes de guérilla... Mais tout rentrait dans l’ordre la semaine suivante. L’hypothèse qu’il y ait un jour un martyr, d’un côté ou de l’autre, et que cela serve de déclencheur n’est pas à exclure. De même, difficile de spéculer sur les rapports à venir les gilets jaunes avec des grèves et manifestations autour d’autres thèmes : convergence des luttes, ou fin de la parenthèse brouillonne et populiste ? Éventuellement au profit des mouvements hiérarchisés, organisés, avec lesquels on peut négocier. Mais le relais des Gilets jaunes par les syndicats hostiles à la réforme des retraites n’empêche ni la violence physique dans les manifestations, ni la violence symbolique (jets de robes ou de blouses, boycott, intrusions dans un théâtre ou un local syndical, etc.), certes mineures, mais répétitives.

    Tout fut surprenant dans le mouvement Gilet jaune sans chefs ni porte-paroles incontestés, sans représentation politique ni perspectives électorales crédibles, sans idéologie structurée, sans organisation de forme traditionnelle, sans références aux formes usuelles de protestation et presque sans alliés... Mais capable de se coordonner sur les réseaux sociaux, d’inventer de nouvelles formes de spectacularité (à commencer par le fameux gilet), de pratiquer la démocratie directe, de rassembler des couches sociales isolées, de faire trembler le gouvernement, d’obtenir en une soirée - par le discours présidentiel du 16 décembre - presque 17 milliards sans renoncer, d’inspirer des pratiques à Hong Kong ou Barcelone... Les références historiques souvent évoquées, jacqueries, 1789,1848,1968, Bonnets rouges ou autres ne nous éclairent guère.

    Rapports de force, rapports de croyance

    Le mouvement s’est développé sur la base de revendications matérielles, voire matérialistes : prix de l’essence, fiscalité, niveau de vie. Ce sont les reflet de conditions bien repérées. Il n’a donc pas manqué d’explications sociologiques qu’il serait trop long de résumer ici. Christophe Guilluy a parlé d’une France périphérique : son éloignement géographie des grandes métropoles bénéficiant de la mondialisation provoquerait un éloignement social et culturel, donc politique. D. Goodhart ne dit pas quelque chose de très différent, lorsqu’il décrit une Grande-Bretagne du Brexit fractionnée entre les Quelque-Part et les Partout (les somewhere et les everywhere), grosso modo ceux qui, mobiles, diplômés, plutôt prospères, profitent de l’ouverture et de la mondialisation contre les enracinés qui ont à y perdre. Jérôme Sainte-Marie oppose plutôt un bloc élitaire à un bloc populaire. Pour Jérôme Fourquet nous risquons plutôt le délitement d’une société d’archipels. D’autres analystes du populisme parleront de facteurs psychologiques comme le manque de confiance de ceux d’en bas envers les élites, les médiations ou même leurs simples voisins...

    Que l’on choisisse des critères géographiques, économiques, culturels, éducationnels, identitaires, que l’on parle de perdants, de pessimisme, de nouvelles classes en déshérence ..., cela ramène toujours sur l’idée d’une fracture verticale. Elle explique aussi largement le vote anti-système - qu’il se dirige vers le Rassemblement National, la France Insoumise ou l’abstention -. Difficile de douter de la corrélation sociologique entre tous ces facteurs et l’engagement pour les Gilets jaunes. Le rapport objectif avec un niveau de vie ou de diplôme, l’assignation à un territoire ou le recul des perspectives d’évolution sociale, les conditions quotidiennes, etc., ne se résume pas à des simplifications de type prolo versus bobo : la conscience d’être invisibles ou condamnés à regarder passer l’ascenseur social ne jouent pas moins. L’expression de soi, notamment le besoin de se raconter, de s’identifier à un peuple exploité mais uni, voire de raconter les misères du quotidien pendant les rassemblera joue un rôle indéniable dans les manifestations.

    Une telle situation ne se comprend pas sans la rapporter à son expression politique. Celle-ci se manifeste dans la répétition du « nous sommes le peuple » et dans une méfiance envers toute forme de représentation, à commencer par la classe politique. Elle débouche vite sur une revendication de démocratie directe avec le référendum d’initiative citoyenne. Si le populisme est compris comme la revendication d’une légitimité directe et un appel au salut de ce peuple, le mouvement est incontestablement populiste, mais hors repères et évolutif.

    À leurs débuts, les Gilets jaunes ont subi les accusations rituelles (parallèlement à l’hostilité des syndicats et partis de gauche, d’abord paniqués par cette concurrence suspecte) : extrême-droite, homophobes, racistes, etc. Dans un pays où presque un tiers des électeurs vote Marine Le Pen et où le RN s’appuie les catégories, ouvriers, employés, petite bourgeoisie, également surreprésentées dans le mouvement, il n’est pas statistiquement aberrant qu’il y ait eu des manifestants très à droite. Et il n’est pas surprenant non plus que des caméras aient pu enregistrer des injures sexistes que l’on entendrait au bistrot.

    Mais la thèse d’une infiltration par l’extrême-droite n’est guère convaincante et les arguments censés l’établir (drapeaux à fleurs de lys ou à croix celtique, manifestant filmé qui aurait fait « heil Hitler », chemises brunes sous gilets jaunes...) se sont révélés souvent des fake news ou des interprétations délirantes d’images pourtant claires. Le gauchissement progressif du mouvement -notable dans les slogans, les revendications, le positionnement de certains représentants,... - n’est pas pour autant le résultat d’un complot ou d’une infiltration sophistiqué : il est plus vraisemblable que le vide - programmatique, ou manque de pratique des mouvements collectifs - a été rempli par ce qui était disponible.
    S’ajoute l’action violente des black blocs et le débat sur ses finalités et sur la façon dont elle est tolérée, provoquée ou exploitée. Finalement, le mouvement Gilet jaune doit moins être compris selon les catégories classiques droite/gauche, que par la rupture stratégique qu’il représente dans le mouvement social : occupation emblématique des carrefours, rituels des déambulations à Paris, utilisation des médias sociaux, etc...

    Le conflit des symboles

    La dimension la plus significative est sans doute symbolique. À travers la question de l’identité proclamée, pour commencer. Dans la fraternisation des carrefours ou dans les rues, ensuite où le « nous le peuple » a exprimé la fureur envers les élites ; pour ne prendre qu’un exemple, voir l’hostilité aux médias « classiques », soupçonnés d’être au service des riches et des dominants, de nier la souffrance de ceux d’en bas et la situation réelle, de discréditer le mouvement avec des accusations de violence et anti-républicanisme. Le thème de l’arrogance des dirigeants, des riches et des oligarques renforce le sentiment d’être trompés par des représentations biaisées. S’ajoute la protestation presque existentielle contre une vie sans perspective, la fierté d’être ensemble et de ne pas céder. L’hostilité envers la personne de Macron, incarnant une classe et un style politiques et dont on ressassait les marques de mépris, en est le complément logique.

    Enfin, tout acteur historique est déterminé par ceux à qui il s’oppose, par ses adversaires. Avec le recul, et sans parler de l’ampleur de la répression, on reste surpris par les réactions des élites (y compris des médias, du show business, etc.). La désignation de l’hydre populiste - avec appel à lutte contre les phobies, l’antisémitisme, la haine, l’émeute, le refus des valeurs, l’ochlocratie etc.- a été proportionnelle à la panique éprouvée. Pour une bourgeoisie plus traditionnelle qui (voir les élections européennes) ne demande parfois qu’à redevenir le parti de l’ordre, comme pour les libéraux libertaires ou ouverts « progressistes ». Ces dernières sont habituées à penser selon le schéma : ouverture menacée par le populisme d’en bas (dû la désinformation des foules et à leur propension aux « fantasmes » et complotismes). Ces élites n’ont souvent pas été les moins virulentes, au point de faire ressembler par moment le conflit à un affrontement idéologique entre partisans apeurés du monde tel qu’il est - libéralisme, ouverture, Europe, technologie, individualisme. - et les perdants en colère.

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  • La Police est-elle en train de devenir la milice du Système ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Eman, cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré à la violence de la répression policière face à la contestation politico-sociale. Une violence qui tranche avec la prudence habituelle de la réponse policière face aux émeutes récurrentes dans les banlieues de l'immigration...

     

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    La Police est-elle la milice du Système ?

    Ces derniers mois, à coups de primes et de promesse de conservation de régime spécial, la police française semble clairement s’être transformée en garde rapprochée de cette oligarchie qui a fait sécession, qui a rompu avec son propre peuple.

    La dénonciation des violences policières et la lutte contre celles-ci sont très longtemps restées l’apanage de l’extrême gauche et des activistes libertaires. Pour la « droite », les « condés » incarnaient avant tout les gardiens de cet « ordre » qu’elle chérit tant, ils ne pouvaient donc en aucun cas être critiqués et lorsqu’un manifestant se retrouvait la gueule en sang sur le trottoir, c’est qu’il l’avait « bien cherché ».

    Les choses ont un peu évolué avec la Manif pour tous, lorsque les Versaillais découvrirent avec stupeur et horreur qu’il n’y avait pas que les prolos et les « crasseux » qui pouvaient prendre des coups de matraque et se faire gazer. Il y eut alors un moment de flottement, les slogans : « La Police avec nous ! » s’étranglèrent dans les gorges et on assista même à quelques gestes d’exaspération face au zèle des CRS et des gardes-mobiles. On continuait à penser qu’ils ne « faisaient que leur travail », mais on trouvait quand même qu’ils avaient la main un peu lourde, surtout vis-à-vis de la sociologie de population qui leur était ordinairement la plus favorable.

    Mais la défiance ne fut que de courte durée et, dès les gardes à vue terminées et les quelques bosses soignées, l’amour immodéré de la droite pour la maréchaussée reprit le dessus. Ce n’était qu’un malentendu, il était temps de pardonner et de passer à autre chose…

    Pourtant, la répression relativement « musclée » de LMPT n’était que les prémisses d’une dérive qui devait atteindre son paroxysme face aux Gilets jaunes : la transformation des forces de police en garde prétorienne gouvernementale faisant usage d’une violence jamais vue depuis des dizaines d’années.

    En effet, depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, prolongé par l’actuelle agitation sociale, pas une journée ne passe sans que soient diffusées une ou des vidéos rapportant des actes indéfendables commis par des membres des forces de l’ordre : tabassage collectif, tirs de LBD à bout portant, coups gratuits, ripostes disproportionnées, insultes… Le tout en bénéficiant à la fois de la plus parfaite impunité (un seul policier condamné jusqu’à présent pour le jet d’un pavé sur des manifestants…) et d’un invraisemblable silence médiatique. Les médias, jadis si prompts à hurler au loup et à mobiliser les belles âmes à la moindre gifle reçue par un voyou de banlieue, se montrent aujourd’hui d’une extrême discrétion quant aux innombrables exactions commises par des membres des forces de sécurité. Pour un peu, ils les justifieraient, et les excuseraient même. Il est vrai que les victimes ne sont au final que des sales populistes, des sans-dents haineux et rétrogrades qui cherchent à entraver la glorieuse marche progressiste initiée par le président Macron.

    Pourtant, la radicalisation de la répression policière des mouvements sociaux n’a rien d’anodine ni d’anecdotique. D’une part, elle marque le raidissement du pouvoir, la dictature « soft » l’étant de moins en moins ; et de l’autre, elle entérine le divorce entre le peuple et les forces de l’ordre. Les policiers ne sont désormais plus des « gardiens de la paix », mais des fauteurs de guerre civile. Il faut avoir vu ce policier tirant en série au LBD en hurlant « a voté » à chaque fois qu’il touchait un manifestant, ou ces autres se masquant l’œil de la main, rigolards, en toisant les Gilets jaunes, pour en être convaincu.

    Ces derniers mois, à coups de primes et de promesse de conservation de régime spécial, la police française semble clairement s’être transformée en garde rapprochée de cette oligarchie qui a fait sécession, qui a rompu avec son propre peuple.

    Bien sûr, être policier est un métier « ingrat et difficile », nul ne le nie ; bien sûr, l’institution compte dans ses rangs des gens qui sont individuellement de « bonnes personnes », et, bien évidemment, aucun régime ne peut se passer d’une police. Mais ceci étant dit, rien ne peut expliquer – et encore moins légitimer – les comportements sadiques, les agissements de voyous, le zèle agressif et vindicatif que toute personne ayant participé à l’une ou l’autre des récentes manifestions a pu constater, si ce n’est par une rupture complète de la police avec son rôle premier, qui est la protection des « honnêtes gens », une rétractation sur-elle-même, sur un corporatisme étroit et calculateur, des considérations uniquement matérielles et carriéristes et un désintérêt total pour le reste de la population. Une situation particulièrement inquiétante et dangereuse pour ce qui reste de démocratie en France.

    Xavier Eman (Éléments, 14 janvier 2020)

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  • Grandeur du petit peuple...

    Les éditions Albin Michel viennent de publier un essai de Michel Onfray intitulé Grandeur du petit peuple. Philosophe populaire, tenant d'un socialisme libertaire, Michel Onfray a publié de nombreux ouvrages, dont une trilogie  Cosmos (Flammarion, 2015), Décadence (Flammarion, 2017) et Sagesse (Flammarion, 2019), et récemment Théorie de la dictature (Robert Laffont, 2019).

     

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    " « La France est plus que jamais coupée en deux : non pas la droite et la gauche, non pas les libéraux et les anti-libéraux, non pas les progressistes et les souverainistes, mais d'une part ceux sur lesquels s'exerce le pouvoir, que je nomme le peuple, et d'autre part ceux qui exercent le pouvoir, les élites comme il est dit.
    Soyez résolus de ne plus servir et vous voilà libres ! Ce mot de La Boétie doit devenir l'impératif catégorique d'une gauche libertaire et populaire, populiste même si l'on veut, car il n'y a que deux côtés de la barricade, et je ne crains pas de dire que j'ai choisi le camp du peuple contre le camp de ceux qui l'étranglent. » Michel Onfray "

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